De léger cirrus viennent tacher ce ciel, d’un bleu pastel, qui accompagne ma journée. Ça y est ! On a conclu. Je quitte mon chaleureux vendeur, non sans une petite boule au ventre, il avait vraiment l’aire triste de me la céder… c’est comme ça ! Parfois on n’a pas le choix. J’enfourche ma nouvelle monture et je file vers l’autoroute qui me ramènera à Paris.
Je vous la présente : Elle a 11 ans, un bon 120 kg tout plein fait, et une toilette parfaite. A ça il l’a soigné, ça va être dur de rivaliser… 26OOO km au conteur et elle aussi fringante qu’une jeunette ma nazuma. C’est ma première, celle qui va m’accompagner pour mes premiers pas de motards… Ceux qu’on n’oublie pas, ceux qui vous marquent un homme à jamais.
J’ai fière allure à trancher la campagne sur l’asphalte vallonné de l’A20, le vent siffle dans mon casque, la fraîcheur automnale me revigore et le bruit sourd de Zuma casse le silence du limousin.
Une bonne poignée de kilomètre est déjà derrière nous, il est temps de voir ce qu’elle a dans le ventre. Quelle plaisir de la sentir entre mes jambes, elle vibre, elle ronronne, elle se cabre et me propulse bien vite au-delà de mes propres limites. Je le sais maintenant, son précédent amant avait raison, je me fatiguerais avant elle.
Je quitte l’autoroute, pour les petites départementales bourguignonnes, arrivée à la châtre, présentation de madame à l’autre motard de la famille. J’ai son consentement tout vas bien, on peut repartir.
Retour sur l’autoroute, la nuit commence à m’envelopper et le froid fait rapidement fit de mon, décidément trop mince, cuire. J’ai froid mais je sourie, je vole au dessus du bitume, je suis libre, je suis motard.
Ça fait longtemps que je roule maintenant, il fait de plus en plus froid, la nuit à complètement recouvert le paysage, et ma destination se rapproche à grand pas. Paris 50 km. La fin d’un périple initiatique mais le début d’une nouvelle aventure. Madame foule l’A6, la circulation se densifie et le froid est remplacé par l’excitation d’avoir réussi mon challenge. Je virevolte sur les bretelles parisiennes, humilie les petits minots transportant leurs nénettes à dos de Vespa et arrive triomphalement sur le pavé parisien.
Quelle journée ! Quelle rencontre ! Quelle fusion ! Une moto c’est un coup de cœur… Le miens est prit, et toutes les belles parisiennes vont rougir devant la nouvelle madame !!! Il faut dire qu’elle est sacrément bien roulée… A moi de l’honorer convenablement… mais je ne me fais pas trop de souci, mon instinct me dit que l’on va bien s’entendre.
Enjoy zoumiste.