Les nouvelles marques...inconnues.

J'ai vu récemment dans la rue un engin de la marque Bullit.

Evidemment, ne connaissant pas ce véhicule et soucieux de perfectionner ma culture motocycliste, je me suis penché sur la question.
On connaissait déjà Mash, chinoiserie pour débutants, voila d'autres véhicules d'origine chinoise aux noms exotiques.

Ce qui me sidère, c'est que le look de ces engins est fait pour valoriser leur propriétaire lorsqu'il se gare devant un café. Sur certains modèles, on trouve tous les codes des préparateurs de grosses bécanes comme le sparadrap sur les pots, le phare réglé comme le projecteur d'une batterie de DCA, la selle inconfortable, la garde au sol et les débattements de suspension inexistants, bref tout pour en faire une machine ne pouvant rouler ni monter un trottoir, le tout pour le prix de deux Inaz d'occasion..

On commence par la Johnny Pag ! Modèle ''Malibu'', disponible en 125 et 350... en fait un 315.

Le nom vient probablement du cocktail dont il faut avoir ingurgité une certaine quantité pour se porter acquéreur du tromblon. 26 cv pour un 315, ça doit envoyer sérieusement... dans le premier fossé.
L'importateur précise que l'engin a été conçu par les américains.



Celle-là, c'est la 125.

Voila maintenant une Regal Raptor Bobber ! Si si, carrément.

Encore une 125 chinoise dont l'espérance de vie doit être équivalente à celle d'un centenaire plongé dans un coma artificiel. Le moteur est cette fois un bicylindre 125. Il est vraisemblablement pompé sur le Honda des années 70. Il faut savoir que nombre de brevets Honda sont tombés récemment dans le domaine public et les chinois ont sauté dessus. Le problème, c'est que chez eux, le cochonium remplace l'aluminium et le Carambar étiré à chaud l'acier des cadres.
Bref, on en a pour son argent.

Le retour du fils de la revanche 2 !

Zongshen est de retour mais ses poubelles ont pris un nom à la mode : Cyclone. (Ils auraient pu l'orthographier Six clowns, ça aurait fait moins de mal aux Antilles.)

Encore une 125, grosse et valorisante mais qui lorgne vers une machine qui avait eu peu de succès, la Cagiva Planet (dont le dérivé, la Raptor, est toujours en vente)

la moto du hipster (minus), la Bullit.

Il y a quatre modèles dans la gamme, tapez Bullit et après le superbe film avec Steve Mac Queen, vous tomberez sur les poubelles.
Visiblement, ce sont encore des motos pour les vieux sans permis bécane qui veulent se la jouer frime. Suffit de voir la photo et on a tout compris.



Faudrait pas croire que je me moque, c'est vrai.

De tout cela, il y a quand même un constat à faire.
Dans les années 70, les machines japonaises avaient d'excellents moteurs mais les parties cycles étaient souvent très en retrait. Des préparateurs et fabricants de cadres sont apparus, comme Godier Genoud, Georges Martin, PMS et autres Egli. Leurs machines ont tout gagné sur les circuits avant de descendre dans la rue car elles étaient plus performantes. Suzuki est le premier à avoir carrément proposé une réplique des machines de course pour le grand public avec la gamme des GSXR. (Ils ont été pris la main dans le SACS, pour notre plaisir depuis !)

C'est très amusant de constater que de nos jours, ce sont les prépa-rateurs qui inspirent les usines... enfin, pas tout à fait puisque ce sont les importateurs qui essayent de surfer sur cette vague  pour faire fabriquer par les chinois des modèles personnalisés.
Le premier a été Mash et les autres s'engouffrent dans la brèche. J'ai une certaine admiration pour Mash car les ''mashines'' sont assez bien faites et permettent d'accéder à la moto à des personnes qui par la suite passent leur permis et achètent des engins plus performants.
Mais quand on voit ce que les autres marques proposent, on peut se poser des questions quant à la durée de vie de ces daubes et à leur service après-vente dans la durée.

Merci JJ, très beau reportage,

Le pire, c'est qu'il en reste !
En fait je découvre tout cela et certaines sont étonnantes.

Tu veux pire ? Même Piaggio s'y met en ressortant la marque Mondial de ses oubliettes.
Ils ont repris leur très bon moteur déjà vu sur les Derbi Mulhacen et l'ont mis dans une partie cycle improbable.
Il semble que pour être ''tendance'', il faut que la position de conduite soit inconfortable, les suspensions sans débattement, l'échappement doit cramer les guiboles, bref, faire prépa mal étudiée !
Pour couronner le tout, on baptise l'engin ''Hipster'' pour bien montrer la cible ''marketinge''.





Par rapport aux chinoiseries, le prix est exorbitant mais l'usage est tout aussi limité. Le tromblon existe en 125 et 250 mais je pense que c'est la première qui peut se vendre. Ce qui m'amuse, c'est le débattement anémique de la fourche car en cas de gros freinage, le conducteur doit se prendre le phare dans la tronche, directement propulsé par le garde-boue avant. C'est pour cela que les hipsters portent impérativement la barbe grise, elle amorti les chocs et filtrent les mouches et moustiques puisqu'un hipster ne porte jamais d'intégral.

Tout est pompé sur les prépas en vente sur Leboncoin, à commencer par le support de plaque.
Quand on détaille l'engin, c'est un savant mélange de brêle de route (grands rétros, grand réservoir, rétros démesurés)), de  tout terrain (échappement relevé, grand guidon et pneus) et de machine de vitesse (sabot caréné). Manque plus qu'un carénage et une vraie selle de trial et on aura toute la panoplie.
Ce n'est sûrement pas avec ça qu'ils vont relancer la marque Mondial. Ils auraient mieux fait de s'inspirer de la machine de 1958, pour les jeunes vieux.

Je pensais être un des plus moches, mais je vais aller prendre l'apéro bien rassuré après avoir vu tout ça.

Et encore une... La Masaï. Il en existe toute une gamme.

Ils annoncent 7,9kw/h (moteur du Honda CG tombé dans le domaine public) ceq ui fait 10cv ! Si avec ça les acheteurs ne sont pas décoiffés...

Et hop, ça sort plus vite que les lapins du chapeau du prestidigitateur.

Cette fois, la marque est Road Bike. Et en plus c'est vendu en France, sans doute dans les hypermarchés pendant les foires commerciales, entre les porte-fenêtres en PVC et les monte-escaliers électriques.
C'est toujours le Honda CG 125 qui essayent d'entraîner le poumon.



Je me demande si toutes ces daubes ne sortent pas de la même usine chinoise, il y a quand même des similitudes de l'une à l'autre.

Et encore une... l'Astor Orcal, à moteur Yamaha.

Les ventes sont interrompues, le sous traitant fabriquant le moteur ayant pris quelques libertés avec la qualité des pièces. C'est vrai que des bielles en carton, ça ne fonctionne pas longtemps.

J'ai trouvé une autre marque : Keeway.

Une 125 de démo bradée à 1999€. A ce prix, on est en droit d'avoir de la qualité... chinoise, avec tout les accessoires et la mécanique en cochonium.



J'ai du mal à comprendre que l'acheteur d'un tel tromblon arrive à se persuader qu'il chevauche un veau de Milwaukke... pardon,une Harley.

Et hop, encore moins cher !

Une Zontes ZT 125 Panther (rien que ça !) à 1690€, moto de démonstration.

Je me demande où on peut acheter ce genre de chose: galerie marchande, Foirfouille, Gifi ?



Si j'en vois un qui rigole, il sera puni et obligé de rouler une semaine sur une de ces chinoiseries.

Et hop, encore une.

Base Honda 125 pour le moteur fait en Chine. L'engin est vendu tel quel sous la marque Léonart Bobber 125.
J'avoue que la gueule est marrante mais de là à rouler avec...

Et ça continue !

Encore une chinoiserie de marque Archive Motorcycles ! Je me demande vraiment qui peut acheter ce genre de brêlon, dont la marque est sans doute aussi éphémère que le service après-vente.



Bientôt, ces trucs seront en vente dans les dépôts de presse, les débits de boisson, les salons de coiffure...

le pb vient que des technocrates ont donné leur accord pour l'importation