Je suis allé à la concession Harley il y a peu histoire d'essayer une Buell XB9. C'est une moto qui m'a toujours attirée en terme d'esthétique, de solutions technologiques et d'originalité.
Après avoir rempli les papiers, le vendeur m'emmène sur le parking et me prévient "attention, les freins sont puissants et le chassis est très rigide." ok boss.
Insertion de la clé dans le neiman côté gauche de la fourche. Bizarres ces américains... Le moteur s'ébroue dans un bruit de tracteur. A chaque coup de gaz la moto sautille sur sa béquille latérale. Tain, y'a l'air d'avoir du couple la dessus ! Ca tremble tellement à l'arrêt que les gants tombent de la moto en permanence.
Je monte dessus : moi qui suis grand (1m86) avec les jambes repliées sur l'inazuma je me sens très à l'aise sur la Buell, beaucoup mieux que sur ma monture habituelle : jambes dépliées, buste droit, commandes justement placée. Je me sens bien ! Par contre je passe sur le tableau de bord : lisible mais d'une qualité digne d'une 50cm3 chinoise...Sensation bizarre : j'ai l'impression d'être littéralement assis sur la fourche, très, très en avant de la moto. Ca promet d'être nerveux tout ça.
Embrayage, je passe de la première. CLONK. l'embrayage est parfait, comme sur l'Inaz, limite encore plus doux. Je pars sur un filet de gaz. Malgré le fait que le moteur soit un twin de 1000cm3, il reprend sans problème en dessous de 2500rpm. Très doux.
Première ligne droite et bonne accélération : ça ne pousse pas tant que ça en dessous 4000rpm. Je suis presque déçu. Deuxième essai, j'ouvre en grand et à partir de 4000rpm j'ai l'impression de me prendre un coup de pied au c** ! Pas vraiment de puissance mais du couple brutal, ça tracte très fort cette bête là. J'en viens à monter les rapports à vitesse grand V et me retrouve à 180 km/h sans avoir eu le temps réaliser. wow
Pas besoin de pousser les rapports au delà de 6500rpm, le moteur s'essouffle. Pour quelqu'un comme moi qui roule sur le couple, c'est parfait. Et ce bruit à l'accélération...un régal.
Après cette grosse accélération vient le moment de freiner l'unique disque périmétrique. Ca freine très fort, mais de manière assez progressive donc pas piégeuse. Par contre, la moindre prise du levier de frein en virage redresse instantanément la moto ! Cette moto a vraiment un mode d'emploi particulier. Vu la cylindrée du VTwin je m'attendais à avoir beaucoup de frein moteur, et bien non ! Presque moins que sur l'Inazuma
Le moteur longue course a pas mal d'inertie.
Le chassis est très rigide et le centre de gravité bas. La moto est vraiment nerveuse, se place au doigt et à l'œil sur la trajectoire. Prudence car la moindre pression sur le guidon fait beaucoup pencher la moto. Rien à voir avec l'Inazuma qui a beaucoup plus d'inertie. Et puis faut dire que la Buell ne fait que 175kg à sec.
Au bout de 45 minutes d'essai je rends la moto à la concession, le sourire aux lèvres. C'est une moto très attachante avec un comportement particulier. J'aime beaucoup l'Inazuma, mais je dois dire que la Buell est tellement unique dans sa personnalité et dans les sensations qu'elle délivre, qu'elle provoque très vite l'addiction.
Si Buell n'avait pas été lâchement abandonné par Harley, je signais le chèque de suite...